Contexte
Ce travail a été réalisé pour mon dernier jury à l’EDHEA, en janvier 2022. Il fait suite à mon précédent travail de recherche intitulé Une fleur qui n’existait pas. La fleur bleue ou la recherche d’un idéal poétique. Ce projet a été présenté dans les anciennes Halles Usego, en constellation contre un mur. Il s’accompagnait d’une installation composée de divers objets en verre rassemblés à proximité de l’accrochage.


Projet
Mon travail s’intéresse à la mélancolie et à la fragilité, dans une perspective d’empouvoirement. La couleur bleue cristallise mes interrogations et constitue la trame de mes recherches, le prisme à travers lequel je contemple mes questions. Comme obsédée par le bleu, à l’instar de Maggie Nelson qui déroule cette relation dans le livre Bleuets, je suis à l’affût de cette couleur autour de moi. Mon travail explore cette attraction, ses raisons, sa complexité, ses significations: la couleur bleue cristallise la tristesse et la mélancolie,elle encapsule ce qui m’échappe.

Dans un de mes travaux précédents, je partais à la recherche d’une fleur qui n’existe pas. J’en inventais d’abord les caractéristiques, entre autres sa couleur bleue et son odeur de lessive italienne. Je découvrais que l’expression « fleur bleue » découle du roman Henri d’Ofterdingen de Novalis, dans lequel elle représente l’idéal poétique, symbole d’un monde spirituel où l’artiste trouve refuge. Ma propre recherche se fondait avec celle de Novalis, je m’appropriais cette quête d’un idéal poétique en la redéfinissant. Selon cet idéal, les fleurs et la naïveté ne sont pas niaises, et la rêverie est une force.

Concernée par le sujet de la maladie mentale, je poursuis cette recherche dans le travail Bleu Reine en explorant les failles de l’illusion et de la désillusion, en quête de ré-enchantement. Une quête en partie personnelle, intime, mais aussi collective, politique et féministe. Mes images prennent des formes métaphoriques, leur langage s’inspire de la science-fiction et de mondes magiques et imaginaires. À travers elles, je constitue un univers, reflet de mes mondes intérieurs. Un univers où je découvre, finalement, l’émancipation, j’y suis reine.